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Presse

Presse/Scordatura

Le concert de l’Ensemble 2e2m, donné à Paris et dédié à la mémoire de son fondateur, mort le 15 septembre, a culminé dans une création de Bernard Cavanna.
Donné en création mondiale dans une nouvelle version, à l’effectif allégé, Scordatura déroule un tapis de souvenirs troubles devant la soliste Noëmi Schindler (émouvante dédicataire) qui doit utiliser trois violons accordés différemment avant de boucler l’œuvre avec un modèle pour enfant.
Savante et sensible, lyrique et pudique, cette musique de clown triste au sens noble en vient à transformer la salle de la Scala en chapiteau de cirque quand le chef se tourne vers le public et l’invite à battre des mains en cadence. Autour de lui, de la cornemuse à la mandoline, les dix-sept instruments requis pour cette projection onirique semblent tous sortir d’une formidable boîte à joujoux. Celle-ci a pour nom 2e2m et se voit destiner pour la première fois une œuvre de Bernard Cavanna, qui en a pourtant assuré la présidence et la survie au début des années 2000.

Pierre Gervasoni

Le Monde Octobre 2020

« Le compositeur Bernard Cavanna a créé le 12 mars son second Concerto pour violon au Théâtre de Gennevilliers, dans une salle pleine à craquer de spectateurs très divers et si enthousiastes qu’ils exigèrent que      l’on en rejoue encore et encore. Portrait d’un compositeur imprévisible qui mélange culture savante et culture populaire, suivi par un public d’une mixité sociale rare dans l’univers de la création contemporaine. Oeuvre sur les cimes d’un tragique poignant, plein de bruit et de fureur, avant que le silence n’envahisse de sa blancheur ce fascinant aérolite, allégorie d’un monde qui s’en va, celui raffiné et humaniste du grand art ».
La création mondiale de Scordatura, Concerto pour violon n°2 du compositeur, impose à la violoniste Noémie Schindler – héroïque et sublime interprète – de jongler entre quatre instruments pour interpréter ce fascinant réseau orchestral arachnéen, voué à célébrer « tout ce qui touche notre condition humaine, la relation à l’autre, l’amour de l’autre, lui faire oublier –même si ce n’est qu’une illusion– que l’on vit et l’on meurt seul ».

Romaric Gergorin

ClassicNet Mars 2019

« Dans Scordatura, « adressé » à Noëmi Schindler, Cavanna distord trois fois l’accord de l’instrument soliste, en altérant les quintes (sol ré la mi) qui modifient d’autant les configurations harmoniques à venir. Le concerto débute sur les cordes à vide, comme celui de Berg (À la mémoire d’un ange) mais ne sonne pas comme lui. Subtil orchestrateur, le compositeur met en étroite dépendance le violon « torturé » avec la mandoline (celle de Florentino Calvo) dont les cordes souvent étouffées rappellent la mécanique de l’orgue de barbarie présent dans À l’agité du bocal. Le niveau des décibels s’accroît à l’arrivée de la cornemuse, des cloches-tubes et de la sirène, dans un deuxième mouvement renouant avec l’énergie sonore de Karl Koop Konzert et le rythme élémentaire de la techno. Mais Cavanna en canalise rapidement les manifestations bruyantes au profit de la trajectoire virtuose du violon ourlé par la mandoline. Le troisième mouvement observe la même retenue, en dépit de certains éléments perturbateurs. Il est introduit par le frottement étrange et obsédant de la « mâchoire d’âne », un instrument de percussion traditionnel qui accompagne ici « la Matchiche », cette danse brésilienne dont on ne reconnaît les contours qu’in fine, sous l’archet du violon solo. L’alliage secret de la corde frottée (sur le quart de violon dont s’est emparé la soliste), du carillon cristallin et de la mandoline « préparée » saisit l’écoute aux confins du tragique et de l’émotion.
L’engagement quasi physique de Noëmi Schindler (créatrice du « rôle »), dans le premier mouvement où elle doit résister aux assauts d’un ensemble déchaîné, est prodigieux, la violoniste alliant acuité du jeu et projection du son. Sa « voix » fragile et implorante sur les tenues de l’accordéon (Vincent Lhermet) dans le second mouvement installe une tension parfois suffocante où les résonances des cloches-tubes et autres couleurs suggestives laissent affleurer le drame latent. « Mon écriture pour le violon est quasi consubstantielle au jeu de Noëmi ! Le son du violon que j’imagine est forcément celui que je pressens de son jeu. Il y a une compréhension immédiate, une telle intimité entre son jeu et ce que je lui propose que je me demande si ce n’est pas elle qui écrit ! », nous confie le compositeur.

Michèle Tosi

ResMusica Mars 2019

…  cette nouvelle version sonne comme de la musique de chambre, donnant à entendre quelque chose d’intime, d’ouvragé et de fulgurant dont nous enchantent les musiciens ; sans rien enlever à la prestation hors norme de Noëmi Schindler dont le jeu ne manque pas d’éblouir, y compris sur le violon d’étude (quart de violon ) avec lequel elle termine le concerto.

Michèle Tosi

ResMusica Octobre 2020

Une fidélité payée de retour par un public captivé et littéralement sous le charme : devant l’ovation qui accueille la création du Deuxième Concerto pour violon «Scordatura», les musiciens ont dû bisser le final. Munie de quatre instruments différents incluant un violino, Noëmi Schindler évolue avec une facilité déconcertante dans la toile orchestrale tissée par Cavanna: voici un bout de la Marche de Radetzky (dont le Requiem de Henze et la Musique pour les soupers du roi Ubu de Zimmermann avaient déjà exploité le potentiel ironique), l’intervention disruptive d’une cornemuse, une boîte à musique, les raclements de la mâchoire d’âne auxquels s’opposent les sonorités cristallines de la mandoline.Si A l’agité du bocal (2013) – flirtant avec l’un des textes les moins fréquentables de Céline – nous avait laissés circonspect, le Deuxième Concerto pour violon renoue avec les grandes réussites de Bernard Cavanna. Puisse-t-il trouver rapidement sa place au disque. Noëmi Schindler, (dédicataire) en maîtrise chaque mesure. Mieux : faisant corps avec son instrument, elle nous livre une interprétation d’une urgence ignée, comme si la partition, l’encre à peine sèche, venait d’être écrite.

Jérémie Bigorie

Classica Mars 2019

Presse/Concerto n°1 – Bernard Cavanna

… With its final orchestra concert, Radio France’s Presences 99 festival was rewarded wither crowd pleaser in the world premiere of the Violin Concerto by the French composer Bernard Cavanna.

The first of the two movements violently opposes the orchestral mass and the relentlessly busy violin, while the second eases the conflict, ending with an ethereal, Berg-like exit for soloist. Traditional enough, yet also with a personal voice that invites more performances

Noëmi Schindler for whom the concerto was written, was the brilliantly énergic soloist, Radio France’s Orchestre Philharmonique was under Dominique My’s assured direction

David Stevens

Herald Tribune Février 1999 

La musique trouble de Bernard Cavanna ovationnée à Radio-France
… L’expression recherchée par Bernard Cavanna dans son Concerto pour violon (en création mondiale) n’est pas moins trouble. Cependant, si Cage intrigue par une succession d’élans brisés (mélodiques et harmoniques), Cavanna fascine par une très prenante dérive (chromatique jusque dans les micro-intervalles). L’œuvre s’ouvre sur une course-poursuite entre l’orchestre et l’instrument soliste mais ne sacrifie pas aux conventions de l’animation haletante. Accessible au premier degré d’une lutte désespérée, la musique n’en est pas pour autant simpliste. Sa lisibilité immédiate se double d’une profondeur émotionnelle particulièrement fouillée, comme en témoigne, par exemple, le travail effectué par le compositeur sur un fond orchestral toujours mouvant afin d’engloutir le violon mais aussi de le fuir dans une même poussée pathétique.
Une voix humaine sans être populiste
Noëmi Schindler confère à cette page expansive un caractère bergien d’une grande sensibilité. Le concerto de Cavanna ce13 février, fut ovationné par un public ravi d’avoir découvert une voix d’aujourd’hui hui, humaine sans être populiste.

Pierre Gervasoni

Le Monde 13 février 1999

« les nouveaux mondes » de l’ONPL
… L’autre nouveau monde, c’est celui de la création contemporaine que l’ONPL est le seul en France à explorer et à faire partager d’une manière aussi systématique. Avant même  d’entendre une nouveauté, l’auditeur sait dans quel sens le vent va souffler, car le compositeur, en dialogue avec le chef, donne la direction de sa pensée et pose des repaires essentiels. Ainsi a-t-on fait connaissance, à travers son Concerto pour violon et orchestre, un créateur, lauréat des Victoires de la musique qui va de l’avant mais en assurant ses arrières. Comme il joue sur les couleurs, les timbres, les rapprochements, les éclatements, tout en conservant une direction personnelle tendant vers le but qui s’impose à sa propre personnalité. Sa palette sonore offre une richesse et une complexité dont il use comme le ferait un peintre faisant se croiser les lignes où se confronter les masses. Sa complexité surprend sans heurter.
Superbe, la violoniste suisse Noëmi Schindler défend avec force et conviction cette partition qu’elle a créée. Sa prestation est d’autant plus impressionnante qu’elle est seule à lutter contre le flot qui d’abord semble vouloir la submerger et finalement s’apaise pour mieux laisser chanter son violon magnifique.

JLD

Ouest France 16 Avril 2000

Bernard Cavanna fait partie de ces compositeurs qui ton tracé leurs voies en dehors des courants, modes ou écoles. Non pas que sa musique soit dénuée d’influences (Dutilleux par exemple), mais comme ce dernier il a développé son travail en toute indépendance. Il s’est forgé un univers personnel et authentique en s’appropriant, en assimilant des techniques et moyens connus et répandus (échelles modales). Il a probablement su s’affirmer dans ce qui est sans doute le plus difficile à trouver pour un compositeur : sa propre voie. L’édition 1999 du Festival Présences s’était brillamment conclue avec la création de son Concerto pour violon et orchestre qui avait par la suite obtenu une Victoire de la musique. Aussi, cette reconnaissance du public s’est faite par une musique d’accès aisée si l’on peut dire, balisée de repères reconnaissables mais sans que cela soit au détriment du fond ou du propos. Cette œuvre trouve comme prémices deux pièces antérieures :Fauve pour violon seul et le Trio pour violon, violoncelle et accordéon. On sent parfaitement et de manière très lisible (trop ?) cette parenté. Ainsi, l’on retrouve une certaine virtuosité du violon, la jubilation du jeu remarquablement mis en valeur par Noëmi Schindler, des figures récurrentes, ou encore le second mouvement du Concerto, antithèse du premier par son apparente stabilité issue du Trio avec accordéon, instrument devenu presque partie intégrante de sa musique tant on le retrouve fréquemment dans ses œuvres comme c’est le cas ici. Un disque remarquable qui permettra de découvrir ou d’approfondir la musique d’un compositeur que l’on ne manquera pas de réentendre puisqu’il est en résidence au sien de l’orchestre présent sur ce disque, à savoir l’Orchestre National des Pays de la Loire.

Eric Seigneur

Classica Avril 2002

FESTIVAL DE MONTPELLIER-RADIO FRANCE
Montpellier, salle Pasteur du Corum. Bernard Cavanna (né en 1955) : Concerto pour violon et orchestre. Violon : Noëmi Schindler. Orchestre Philharmonique de Radio-France, direction : Pascal Rophé.
Œuvre de plus grande envergure, le concerto pour violon de Bernard Cavanna, ici dans sa version pour orchestre de chambre, eut sans aucun doute un impact beaucoup plus prégnant auprès du public ; dans le premier mouvement d’abord où se déchaînent les deux forces en présence ; en opposition constante avec l’orchestre, le violon solo est conduit de main de maître et avec une ténacité opiniâtre par Noëmi Schindler et revendique sans jamais faillir sa place au sein d’un ensemble prêt à l’étouffer, métaphore d’une société qui s’acharnerait à écraser l’individu. Le deuxième mouvement laisse davantage s’exprimer le soliste dans un discours poignant auquel contribue pour beaucoup l’accordéon – magnifique Pascal Contet – irradiant ses sons inouïs dans un espace sonore très épuré.

Michèle Tosi

ResMusica Juillet 2005

… Toute question de style mise à part, le Concerto pour violon de Bernard Cavanna (création) est d’une autre tenue. En deux parties que tout oppose, il dénote à la fois une science orchestrale, un art de la construction et une inventivité sonore de très grande qualité. La première partie, extrêmement heurtée, parfois parcourue de frémissements motoriques, est d’une terrible violence et pourtant (même si l’orchestre aurait pu mieux contenir sa force), le violon de Noëmi Schindler, reste bien présent, d’une grande finesse et d’une autorité sans faille. La deuxième partie déploie des sonorités mystérieuses dans une ambiance très statique mais toujours vivante pourtant. Après les éruptions du début, on accède ici à une grande sérénité. C’est encore une preuve que le genre concertant se porte bien aujourd’hui. Voilà en tout cas une œuvre qui doit vivre. Le succès que lui a réservé le public est de bon augure.

Jacques Bonaure

La Lettre du Musicien Mars 1999

Noëmi Schindler épouse avec tendresse cette lourde cause, passant du beau tumulte de la première partie à sa danse des voiles autour de la note tenue (fa dièse) par l’orchestre dans la seconde, à la Scelci. L’énigme d’un tel propos est très bien posée par Hubert Soudant et l’Orchestre national des Pays de la Loire, dans une palette dramaturgique parfois extrême mais toujours délicate.
Le Cavanna de la maturité nous prépare de belles surprises !

Jean Vermeil

Répertoire Janvier 2002

L’expérience théâtrale de Bernard Cavanna se fait sentir dans ce Concerto pour violon commandé par Radio-France, où l’opposition entre l’instrument principal et le discours orchestral est avant tout dramatique. La lutte entre ces deux entités qui s’excluent mutuellement devient en fait le fil conducteur de deux mouvements de l’œuvre, deux blocs d’apparence radicalement contrastantes qui sont en réalité le positif et le négatif d’une même image. Noëmi Schindler, dédicataire de l’œuvre, a le verbe haut et son violon virtuose, son jeu concentré constituent un agent important dans la réussite de cet enregistrement.

Costin Cazaban

Le Monde de la musique Février 2002

Un violon sur la Loire
… Le chef est moins à l’aise dans le magnifique Concerto pour violon de Bernard Cavanna qui constituait pourtant le véritable événement de ce concert. De fait, la soliste Noëmi Schindler, excellente, doit parfois soutenir la cohérence de l’ensemble, ce qui n’est d’ailleurs pas contraire à l’esprit de cette partition poignante. L’interprétation de l’orchestre nivelle légèrement le contraste sans systématisme néanmoins entre les deux mouvements de l’œuvre – le premier, plutôt paroxystique ; le second, désolé jusqu’à presque s’épuiser. Mais elle sauvegarde les qualités de récit de cette partition, ses aspirations dramatiques à faire du soliste et de l’orchestre de véritables personnages. Et puis, on saluera l’initiative de la formation qui, sans avoir attendu la distinction de l’œuvre aux dernières Victoires de la musique, l’avait programmée sept fois dans les pays de la Loire.

Dominique Druhen

Monde de la Musique Avril 2000

Divers – Récitals-Concertos

Les interprètes Noëmi Schindler et Sylvia Nopper  des six miniatures Walser de Haubensak ont fait de ces pièces un véritable événement par leur jeu d’une grande intensité, précision et présence (…) Grâce à une sensibilité qui leur est propre, ils ont fait transparaître jusqu’au rayonnement les couleurs et les structures de cette musique.

Neue Zürcher Zeitung

19/11/2000

J’ai rarement entendu un jeu aussi troublant que celui de la jeune violoniste suisse Noëmi Schindler : les difficultés techniques y sont résolues depuis longtemps, au profit d’un phrasé naturel.

Le Monde de la Musique

11/99

(…) la violoniste a fait le choix du répertoire contemporain. Elle aime sur trois ou quatre cordes, faire naître une musique étonnante, émouvante. Sa virtuosité époustouflante laisse toujours s’épanouir la musique et son lot d’émotion.

Le Télégramme

3/06/2000

…un moment d’intimité et d’intelligence (pour ne rien dire du talent et de la virtuosité) offert par la violoniste Noëmi Schindler et la pianiste Katja Müller. (…) Les deux jeunes solistes que l’on sent bien liées par une certaine complicité, ont fait preuve d’une parfaite maîtrise mais aussi d’intériorité et de profondeur.

L’Indépendant

26/11/98

Noëmi Schindler dispose d’une étonnante capacité d’expression, d’une virtuosité et d’un son magnifique. Il est certain que l’art impressionnant de cette violoniste va encore mûrir.

Walliser Bote

22/11/98

Douée d’une technique à la fois fine et sûre, doublée d’un son superbe où le velours le dispute à la netteté, Noëmi Schindler peut se permettre d’attaquer avec un égal bonheur, ainsi qu’elle en fit la magistrale démonstration lors de son récital.

L’Express

5/6/96

Le talent de Noëmi Schindler consiste moins en virtuosité brillante et extérieure qu’en une intériorité profonde et sensible. (…) Une vraie poétesse du violon. (…) Noëmi Schindler a su transformer en feu d’artifice “ Fauve ” pour violon Solo de Bernard Cavanna. (…) Son interprétation était marquée d’une forte expression et d’une intuition profonde, liée à un tempérament plein de vitalité musicale.

Der Landbote

30/6/1995

Elle semblait jouer pour elle-même comme si la musique était pour elle une autre langue. Le jeu de cette violoniste pur-sang, extrêmement vitale, d’un brio presque tsigane, n’était pourtant jamais bavard au sens violoniste : son vibrato est marqué de maîtrise et de mesure.

Der Landbote

19/5/95

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